Le Mali a célébré ses 60 ans d’indépendance. Malgré la crise socio-politique qui a connu le 18 août son paroxysme avec la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, les maliens ont célébré cette journée et s’engagent avec espoir dans un processus de transition. Les maliens ayant vécu la crise de 2012 qui avait malheureusement fait plus de 160.000 déplacés, au vu des derniers événements se rappellent ce mauvais souvenir. Même si le groupe Aratan N’Akalle a été formé à la suite des péripéties datant de 8 ans, il n’en demeure pas moins que les membres vivent dans la crainte d’un remake des troubles qui les avaient contraint à quitter le Nord Mali pour se réfugier au Burkina Faso et en Mauritanie. A la suite de cette crise, le groupe s’est frayé un chemin et a su résister. Aujourd’hui, il fait parti des meilleurs du live au Mali.
En 2012, suite à la crise malienne, de jeunes tamasheks du nord du Mali se sont retrouvés dans un camp de réfugiés au Burkina et en Mauritanie. Loin de leur terre natale, séparés parfois de leurs familles et de leurs proches, sans ressources et complètement perdus pour l’avenir, ces jeunes se rencontraient chaque fois pour faire grincer les cordes de leurs guitares. La musique les rassemble, le thé accompagne l’inspiration. De ces moments figés dans le temps, naîtra alors un groupe de musique blues qui va s’extirper du camp et regagner Bamako, la capitale malienne pour s’aventurer sur les scènes musicales. Huit ans plus tard, le groupe Aratan N’akalle est satisfait du parcours.
Un premier album pour le partage culturel
Le premier album du groupe est annoncé au cours d’une conférence de presse à l’institut français il ya un an. Le titre est «Manamosse Kaltamashek» et sa sortie a été repoussée de juin à novembre 2020. Avant cette datte, BARIZ, l’un des titres phares de l’album fera son entrée sur les plateformes digitales, le 22 septembre 2020 à l’occasion de la célébration des 60 ans d’indépendance du Mali. BARIZ est un quartier de Tombouctou où les jeunes artistes ont grandi. Ils ont voulu mettre en lumière ce paradis méconnu dont ils ont la nostalgie, afin de partager leur histoire et démontrer leur amour pour leurs origines. «Nous avons pris le temps d’observer différents éléments sur notre parcours et nous les mettons face à notre histoire et notre culture… notre histoire surtout. Et c’est tous ces éléments qui ont nourri la composition de notre album» disent-ils. Aratan N’Akalle souhaite donner à chaque composante de l’album final, un sens rattaché à la culture tamasheks
Pour les artistes, «Manamosse Kaltamashek» est une compilation de messages et de réponses fondamentales de la culture tamashek. En effet, ces jeunes touaregs affirment vouloir changer ou améliorer la perception de leur culture dans la société malienne et africaine. Les tamasheks sont confrontés à la stigmatisation depuis très longtemps et cet album a pour objectif de contribuer à rendre plus accessibles les éléments culturels que les autres cultures ne comprennent pas.
Il réveille l’art du conte africain. Le conteur KPG nous rend visite depuis le Burkina Faso. Il nous parle de son nouveau spectacle « Ragandé! Ne dors pas! », de ses projets pour faire perdurer les traditions auprès des jeunes générations et de l’importance de la transmission des valeurs.
Depuis son domicile où il était confiné, le conteur burkinabè Kientega Pingdéwende Gérard, alias KPG, a offert à son public un spectacle quotidien en direct sur Facebook pendant près de deux mois, mêlant art oratoire et musique traditionnelle.
Ce rendez-vous pour oublier les soucis, a fait la part belle au rêve et à l’imagination. Comme l’indique KPG à la BBC News Afrique, un des objectifs était de « profiter de (…) ces moments de conte pour voyager dans l’imaginaire et oublier les problèmes que nous vivons aujourd’hui ». KPG a ainsi choisi de ne pas raconter d’histoire en lien avec l’actualité, même s’il ne manquait pas de se laver les mains pour rappeler les gestes barrières contre le coronavirus avant d’entrer dans le décor aménagé dans son jardin. Les internautes ont participé activement à ces rencontres en proposant une fin à l’histoire ou en lui trouvant une morale
L’artiste togolaise Afi “Sika” Kuzeawu publie “Nubu” sur Unit Records, son premier album, dans lequel elle présente des messages d’espoir.
« L’album est le résultat de la recherche de ma voix intérieure et de la pratique de son écoute », Sika.
Afi Sika Kuzeawu a grandi à Lomé, au Togo, et a d’abord réalisé des études en sciences économiques et sociales en Allemagne et en France. C’est à 32 ans, au cours de son activité en tant qu’analyste en entreprise, qu’elle commence à se remettre en question. A la recherche de sa véritable voie, elle perçoit une musique qui s’élève en elle avec une telle clarté qu’elle ne peut pas l’ignorer. C’est alors qu’elle commence à composer de la musique et à apprendre à jouer de la contrebasse. “Nubu” a germé à Berne, où elle réside actuellement. “J’entends ces mélodies naître spontanément en moi, et les lignes de basse sont principalement le résultat d’une danse interne, d’une impulsion du corps« , explique la diplômée de la Haute école des arts de Berne à propos de sa musique.
Le premier single de l’album “Nubu”, intitulé Xexe Sia, rappelle l’existence de liens entre tous les êtres vivants, ainsi que l’importance de la communauté, du respect de l’autre et du soutien mutuel qui en résultent. Les plans du clip vidéo correspondant ont dû être modifiés à cause du confinement lié au Coronavirus. Mais le message ne pouvait pas être plus actuel et plus approprié qu’en cette période, et il constitue ainsi un témoignage de cette époque.
Actrice, chanteuse, danseuse, Coach de la vie et écrivaine, Afi Sika kuzeawu à l’état civil est un personnage de la vie avec plusieurs cordes à son arc. Originaire du Togo, elle obtient la nationalité allemande après y avoir vécue et travaillée. Sika est son nom de scène, une scène qu’elle s’approprie si bien à chacune de ses apparitions. C’est à la recherche de sa voix intérieure, de sa voie, de sa destinée, quel fait la découverte d’une musique au fond d’elle. La passion finit par la contrainte de quitter son emploi pour intégrer la haute école des arts de Berne (Suisse) après de lourdes heures de bosse pour réussir l’examen d’entrée. Elle y apprend le théâtre, la danse, le chant et à jouer aux instruments. Après l’obtention de son diplôme, elle décide de sortir son tout premier album, Nubu. Une manière pour elle de matérialiser toutes ses années d’apprentissage et de mettre en lumière ses acquis.
Nubu nouvel album de Sika : une œuvre d’art
Nubu ou autre chose, en Ewe, langue locale togolaise, est l’expression de sa volonté de s’ouvrir une nouvelle page. Se donner une bouffée d’air après un long parcours de peine et de déception. Un vécu inspirant, de combattante qu’elle partage au quotidien avec d’autres personnes de divers horizons. Ses cours de développement personnel constituent un cocktail de motivation à la joie de vivre et à la volonté de surpasser les difficultés de la vie. Elle même, elle en est un exemple parfait à titre d’illustration. Une autre mission de bonne volonté qu’elle s’est fixée depuis quelques années.