La musicienne togolaise Afi Sika Kuzeawu chante, en rythme jazz, la divine intelligence, la connexion et l’unité entre les hommes dans un monde où elle espère de « nouvelles choses ». Portrait d’une artiste chrétienne, amoureuse de la contrebasse, au parcours et au talent exceptionnels.

Le tout premier album musical de Sika Kuzeawu intitulé « Nubu » (« autre chose » en langue ewe) sera officiellement lancé en mars 2021 par le label suisse « Unit ». Sept morceaux, voix et/ou instrumental, composent cet album particulièrement réussi. Mais qui est cette artiste qui chante « Mawu » (Être Suprême), la vie, le bien, la paix ?

De nationalité germano-togolaise, Afi Sika Kuzeawu, née en Allemagne a grandi à Lomé, au Togo, où elle fait ses études primaires et secondaires. Très douée, surtout en mathématiques Sika opte pour des études en sciences sociales et économiques faites en Allemagne et en France et couronnées par un master. Elle fait ensuite une brillante expérience en entreprise, en économie, analyse de marchés, statistiques. Mais, « après quelques années de travail, j’ai commencé à sentir un vide en moi et j’ai eu un temps de remise en question », confie-t-elle à La Croix Africa. « J’étais dans une recherche frénétique de réponses à des questions et chaque jour, j’essayais de combattre les pensées négatives et recherchais le bonheur ». C’est alors qu’elle intensifie ses écrits dans son journal intime et en ligne sur son blog dédié à la reconnaissance avec des billets sur la gratitude. « J’ai cessé d’animer ce blog, mais j’ai continué à pratiquer la gratitude, intérieurement, au point d’atteindre une dimension à la fois incroyable et simple ».

« J’ai découvert que je suis artiste »

Sika, la quarantaine, a toujours aimé la musique et la danse depuis toute petite, mais elle ne s’imaginait pas devenir musicienne. « J’ai commencé à observer, à explorer mes pensées, mon intérieur ; c’est ainsi que j’ai découvert que je suis artiste et cela m’a libérée », souffle-elle, le visage illuminé.
« J’ai été surpris de découvrir l’album de Sika du fait que je ne savais pas qu’elle est artiste, d’autant plus qu’elle était une fille plutôt discrète et réservée », avoue Koffi Blu, un ami d’enfance qui évoque des souvenirs de collégien. « Je me rappelle, dit-il avec sourire, que Sika avait prédit le sujet de sciences naturelles à l’examen du BEPC ».

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