Quelles que soient leurs formes, les flûtes ont la part belle dans de nombreuses musiques d’Afrique. Tour d’horizon, avec escale chez celles et ceux qui les ont rendu célèbres hier, ou les mettent à l’honneur aujourd’hui.
N’dehou
Disparu en 2001, le Camerounais Francis Bebey a débuté une carrière de journaliste radio et de diplomate avant de dédier le reste de sa vie à la musique, tutoyant le succès dans les années 70 avec des chansons humoristiques telles que « La Condition Masculine ». Fils d’un pasteur de Douala, Francis Bebey grandit avec les répertoires de Bach et Beethoven, la guitare classique, le jazz auquel il initie Manu Dibango mais aussi le chant de la pluie, la sanza — son instrument de prédilection — et la musique des Pygmées que son père lui défendait d’écouter. Des Pygmées pourtant, Francis Bebey apprend le n’dehou, une flûte de poche en bambou jouée en questions-réponses improvisées avec la voix du musicien qui émet des sons aigus. « Ce n’est pas parce qu’ils vivent dans la forêt que ce sont des sauvages, disait-il, au contraire, il s’agit d’un peuple très intelligent. Ils sont les inventeurs d’une technique musicale fabuleuse consistant à avoir une conversation avec leur propre instrument. »